EHEDG World Congress 2024 / Entretien Avec Jean-Luc Louis

À l'occasion du EHEDG World Congress 2024 à Nantes, Jean-Luc Louis revient sur les évolutions marquantes en matière de conception hygiénique dans l’industrie agroalimentaire. Voici ses réflexions sur les deux jours de conférence.

Jean-Luc Louis : Ce qui ressort surtout, c’est l’importance de réduire l’utilisation de l’eau dans les processus de nettoyage, surtout dans le secteur des poudres que nous connaissons bien. Les « lignes directrices » de l’EHEDG visent à minimiser les risques de développement bactérien, en particulier par la conception des équipements. Ces lignes directrices permettent de rendre le nettoyage plus facile et la vidange plus efficace. Ça réduit non seulement les risques microbiens, mais aussi la consommation d’énergie associée à l’utilisation de l’eau. La conception hygiénique doit aussi tenir compte de l’accès facile aux zones à risque, que ce soit pour le nettoyage ou pour la maintenance, afin de faciliter ces interventions régulières.

Jean-Luc Louis : Un autre point clé est la limitation des zones de rétention, qui sont souvent des niches à contamination. Par exemple, lors de la conception des machines, il est essentiel de choisir des matériaux compatibles avec les exigences de sécurité alimentaire. L’EHEDG édite plusieurs guidelines pour orienter les industriels dans cette démarche. La GL 08 est sans doute la plus importante, car elle résume les principes de conception hygiénique. Mais il ne faut pas négliger les autres, comme la GL 18 sur le traitement des surfaces en inox, la GL 44 sur la conception hygiénique des usines alimentaires, ou encore la GL 58 qui aborde la gestion des risques hygiéniques dans les équipements.

Jean-Luc Louis : Ces guidelines, autrement dit "ces recommandations", sont cruciales pour nos conceptions. Elles nous permettent de créer des solutions qui respectent les normes les plus strictes de l’industrie alimentaire. Nous suivons scrupuleusement ces préceptes lors de la fabrication de nos équipements. Par exemple, les convoyeurs que nous développons sont conçus pour faciliter le nettoyage et éviter les zones de rétention. Un aspect sur lequel nous travaillons particulièrement est la conception ouverte. Cela facilite grandement l’accès pour le nettoyage et la maintenance, ce qui est un avantage énorme pour nos clients.

Jean-Luc Louis : L’EHEDG met en avant ce qu’on appelle la trilogie du design hygiénique. Elle se compose de trois volets : le zoning, les méthodes de nettoyage, et le contact avec le produit. Le zoning hygiénique divise les zones de production en haute, moyenne et basse hygiène, en fonction du niveau de contamination acceptable. Ensuite, les méthodes de nettoyage doivent être adaptées au type de produit et de procédé, qu’il s’agisse de nettoyage à sec, d'humidité contrôlée ou de nettoyage en phase humide. Enfin, la question du contact produit est primordiale : chaque pièce de l’équipement en contact avec les aliments doit respecter des critères stricts de conception pour minimiser les risques de contamination.

Jean-Luc Louis : On intègre ces principes dans chaque aspect de la conception de nos équipements. Prenons l’exemple d’une usine en Turquie, dont le cas a été présenté durant les conférences. Cette usine a été construite en respectant entièrement les normes de l’EHEDG, ce qui a permis de réduire drastiquement la consommation d’eau et les coûts énergétiques. C’est vrai que le coût initial est plus élevé, avec une augmentation d’environ 30 % du budget, mais à long terme, les économies sont importantes. Chez Palamatic Process, on s’efforce d’adopter cette approche durable pour tous nos projets, qu’il s’agisse de systèmes de transport de poudres ou de lignes de production complètes.

Jean-Luc Louis : Une innovation intéressante concerne la simplification du design des équipements. Une conférence parlait de l’importance d’avoir des machines « simples et belles », parce que plus un équipement est simple, plus il est facile à entretenir, et plus les opérateurs auront tendance à en prendre soin. Cet aspect esthétique et pratique, c’est aussi quelque chose qu’on tente d’incorporer dans nos conceptions chez Palamatic. On a également discuté de la gestion des usines alimentaires dans leur ensemble, pas juste des équipements individuels. Ça inclut la conception de bâtiments entiers, pensés pour minimiser les impacts environnementaux et respecter les normes d’hygiène les plus strictes.

Jean-Luc Louis : Je pense que l’avenir de l’industrie agroalimentaire repose sur une conception hygiénique durable. Réduire la consommation d’eau, améliorer les procédés de nettoyage tout en assurant la sécurité alimentaire, ce sont des objectifs qu’on doit tous viser. L’optimisation des cycles de lavage, par exemple, ne permet pas seulement de respecter les normes environnementales, mais ça améliore aussi la productivité des lignes de production. Chez Palamatic, on continuera à innover dans ce domaine pour offrir à nos clients des solutions efficaces, durables et conformes aux plus hauts standards.

Cet entretien avec Jean-Luc Louis illustre à quel point les principes discutés lors du EHEDG World Congress 2024 influencent les pratiques de conception des équipements dans l’industrie agroalimentaire. Palamatic Process, en tant qu'acteur clé de ce secteur, applique rigoureusement ces normes pour proposer des solutions à la fois innovantes et durables, répondant aux enjeux contemporains de sécurité alimentaire et de respect de l’environnement.